Anatomie de la Mélancolie
Robert BurtonSans équivalent à son époque (on peut toutefois le rapprocher des Essais de Montaigne) ni après elle, l'Anatomie est la somme de toutes les questions que se pose l'individu face au monde, la somme aussi de toute la culture classique. Si l'Anatomie est la Bible de l'honnête homme, elle demeure pour nous un livre total. Il aura fallu attendre plus de trois siècles pour que le lecteur français découvre le père de la psychologie moderne, l'ancêtre de la psychanalyse et s'aperçoive que les inquiétudes religieuses et existentielles sont toujours les mêmes.
La langue française est la seule à n'avoir pas très rapidement accueilli Robert Burton (1576-1640), malgré les avertisssements répétés d'autres grands monstres de la littérature (de Sterne à Mac Cormack – en passant par Melville –, de Baudelaire à Borgès, etc.).
Sous le nom de Démocrite junior, Robert Burton analyse la Mélancolie : ses causes, ses symptomes, ses effets, les caractéristiques les plus inattendues de ses manifestations, ses remèdes. Divisée en trois grandes parties, Anatomie de la mélancolie est précédée d'un succulent prologue qui explique le pourquoi et le comment du sujet, le justifie en quelque sorte. Très lue dès sa sortie, pillée par la suite, oubliée au XVIIIe siècle, redécouverte par le mélancolique XIXe, si l'œuvre ne vient à bout d'un sujet ontologiquement inépuisable, elle révèle les aspects les plus divers de l'espèce humaine.
Le livre posté ici contient un choix d'extraits des deux milliers de pages de l'édition originale.